Une recette de la transformation profonde

Soin, reliance, audace et joie... Et si c'était cela la recette de la transformation profonde. Qui n'a pas déjà entendu la maxime : "moins de biens, plus de liens"  Mais que signifie-t-elle pour nous et nos organisations?

A l'heure ou l'écologie est perçue par certain.e.s comme une contrainte à lever pour croitre, par d'autres comme un combat perdu d'avance. Comment faire face? Continuer à agir? Ne pas s'épuiser? Être entouré ?

 Voici la recette que DDemain et ses partenaires essaient de partager pour un futur plus enthousiasmant : Prendre soin, cultiver la joie et les liens, s'engager, s'enraciner, oser faire autrement ...

Prendre soin

Prendre soin de soi, des autres et du Vivant en général. C'est le triptyque de l'écopsychologie. Sortir de la dynamique de la solution pour entrer dans la dynamique de la relation. Sortir de l'urgence pour aller sur le chemin de la profondeur et de l'authenticité.

OUI, les crises écologiques sont en cours, les crises politiques s'enchainent, le système s'emballe.

NON, la technologie, l'IA, le contrôle, la fermeture sur soi ne permettront pas d'endiguer ce phénomène. L'occident ne s'en sortira pas mieux que les autres pays.

Il est temps de changer de paradigme, de prendre le temps d'observer, de s'émerveiller, de dialoguer avec l'autre (humain et non humain), de le comprendre et de permettre la connexion.

C'est à partir de relations saines, d'une intériorité pacifiée et d'un retour à l'essentiel que nous pourrons faire face aux crises.

Cette approche du care n'est pas réservée à nos individualités mais bien à nos organisations, il ne s'agit pas de développement personnel mais bien d'une autre manière d'habiter le monde : Prendre soin des Humain.e.s, Prendre soin du Vivant et se fixer des limites est la base de la permaculture, de la perma-entreprise  et du mouvement régénératif notamment.

Cultiver la joie et la gratitude

"La joie est un acte de résistance individuel et collectif" F.Lenoir

Face à l'image de l'écologie punitive, privilégions la joie. L''écologie est un sujet sérieux qui impacte nos vies au quotidien. C'est un espace de renoncement et de contre-courant. Mais à quoi doit-on renoncer? Au superflu en premier lieu, à la sur-consommation mais pas à la joie, aux célébrations et à la vie. Dans une société occidentale qui cultive le manque, nous avons tendance à oublier de célébrer ce que nous avons de beau, d'inaliénable. Contre la peur et l'obscurantisme, cultivons la Joie et célébrons les petits plaisirs et les victoires. Nous passons d'un projet à l'autre sans prendre le temps de fêter, de réhabiliter les rituels qui nous connectent aux autres et aux saisons d'une manière différente. Prenons le temps de raconter nos joies plutôt que de nous appesantir sur nos déboires.

Loin d'être mièvre, la joie est un outil de lutte utilisé notamment dans les mouvements féministes et éco-féministes mais aussi par les résistant.e.s durant la seconde guerre mondiale. Ces mouvements font appel à la créativité et à la joie d'être ensemble. Ne devrions nous pas être liés dans nos organisations par la joie de nous retrouver, d’œuvrer ensemble, de rire... ?

Un collègue me partageait une de ces pratiques auprès de ces étudiants: "Commencer l'ensemble de ces cours par l'expression de 3 bonnes nouvelles à célébrer". Une pratique de gratitude qui permet de s'ancrer dans l'espérance et dans la lumière

S'engager et se mettre en mouvement

A l'heure de l'illimité et du sans-engagement, le mot engagement peut faire peur. S'engager étymologiquement "mettre en gage" désigne l'action de se lier par une promesse. Nous apprenons depuis l'enfance qu'une promesse se doit d'être tenue. S'engager pour la préservation du Vivant et de l'Humanité est une promesse que nous ne sommes pas sur.e.s de pouvoir tenir. 

Mais nous pouvons voir l'engagement comme une manière de se mettre en mouvement pas après pas, de cultiver l'espérance et d'influencer la systémique du monde. Dans une logique d'interdépendance (tout est lié), tout mouvement influence le système.

L'engagement ne consiste pas forcément à rejoindre des mouvements militants, mais à agir en faveur d'une société au service du Vivant, depuis notre juste place, en fonction de nos convictions et nos centres d’intérêt: Paul Watson lutte pour la sauvegarde des océans, Jane Goodall pour celle des chimpanzés, ma voisine en faveur de l'agriculture paysanne, moi pour une économie régénérative, une sortie du techno-solutionisme et une réhabilitation des émotions dans l'espace public, certain se réapproprie leur alimentation, certaine boycotte,  d'autres font tout cela a la fois ....

Se mettre en mouvement se fait pas après pas. Chambouler l'ensemble de nos habitudes de vie, d'organisation nécessite de la progressivité et du temps. En tant qu'organisation, le démarrage peut se faire par le tri des déchets, les transports, le bilan carbone, .... peu importe tant que le mouvement ne s'arrête pas, s'amplifie et se systématise. En revanche, une chose est sure, plus tôt nous effectuons le premier pas, plus rapide sera la transformation.

Des idées de premiers pas : voici l'arbre aux actions de racines de résilience

S'enraciner et sortir

Du grec oikos (la maison) et logos (la science, l'étude, le discours), l'écologie est littéralement l'étude de l'habitat. Et c'est de cette étude, cette attention à notre milieu et à nos voisins non humain que nous pouvons tirer de la force pour nourrir notre engagement. Prendre l'air, toucher la terre, se reconnecter au rythme des saisons sont autant de pratiques qui peuvent nous accompagner pour nous inspirer et nous ressourcer. Mais aussi (re)découvrir nos territoires, leur faune, leurs spécialités, leurs histoires ou leur tissus associatif.

A l'échelle des organisations, s'enraciner peut être vécu comme une invitation à investir son territoire et ses relations de coopération avec l'ensemble de ces parties prenantes. C'est l'un des prérequis des approches régénératives et de l'économie de la fonctionnalité et de la coopération d'ailleurs.

« ON PROTÈGE CE QU’ON AIME, ET ON AIME CE QU’ON CONNAÎT » — JACQUES COUSTEAU

Oser faire autrement

Une fois que l'on se connecte aux grandes crises actuelles, que l'on sort, que l'on s'inspire, il reste à oser prendre un chemin différent: oser faire le premier pas, oser poser des questions, oser mettre en pratique, oser parler, raconter, tester, se planter. Croire en nos rêves.

Alors prêt.e pour vous (re)lancer dans l'aventure, nous ne sommes pas seul.e.s.

Julie Delmas-Julie Delmas Orgelet

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