Co-décider avec les vivants

Connaissez-vous les parlements des vivants ? Savez-vous que dans certains projets d'aménagement, on donne une voix aux éléments naturels : le fleuve par exemple ? Ou même mieux, que chez Norsys, on a donné un siège à la Nature au conseil d'administration pour soutenir sa transformation écologique.

Cette ouverture à d'autres voies/voix, nous permet d'avoir une approche radicalement différente de la transition, de donner de la profondeur à nos décisions et surtout de trouver des solutions qui conduisent à la robustesse de nos organisations en intégrant la notion d’interdépendance et celle de temps profond.

Décider en élargissant son regard, ça s’expérimente et ça s’apprend, alors nous vous proposons de vivre cette expérience avec le CoDir des Vivant-e-s... et qui sait, de vous aider à transformer vos instances de décisions.

L'Intention du CoDir des vivant-e-s* : intégrer l’interdépendance et le temps long

* Codir pour Comité de direction - Mais vous pouvez choisir l'instance décisionnelle de votre choix.

Notre prise en compte des enjeux environnementaux est actuellement associée à une approche anthropocentrée. On peut résumer l’approche classique de la transition écologique par la question suivante : « Comment préserver notre activité économique dans un contexte de crise climatique ? », ainsi les dimensions que nous interrogeons lors d’une prise de décision reste stratégique, financière et technique avec un paramètre perturbateur extérieur qu’est les crises environnementales, sociales et géopolitiques.

Dans une vision systémique et éco-centrée, la question serait plutôt « comment régénérer le vivant pour pérenniser des conditions terrestres favorables à la vie de tou.te.s aujourd’hui et dans le futur ? ». En premier plan vient alors la question des conditions de vie pour assurer la pérennité des vivant.e.s aujourd’hui et dans le futur pour assurer notre subsistance.

Lorsque nous nous posons cette question, nous intégrons notre (inter)dépendance à des écosystèmes sains. Comme le transmettent les chercheurs de l’institut Michel Serre dans leur manifeste pour une santé commune, une société économique viable ne peut s’opérer que dans un contexte social sain et donc dans des écosystèmes en bonne santé. La santé économique n’est donc que la dernière roue du carrosse. Il est nécessaire d’interroger nos projets à l’aune de leur impact sur les écosystèmes et donc sur les autres vivants végétaux et animaux puis à l’aune de leur impact sur la société et la qualité des liens que nous cultivons avec nos semblables humains de tous les pays. Ceci n’est pas sans rappeler la théorie du Donut de Kate Raworth.

A cela, nous proposons d’ajouter la dimension du temps long comme le faisaient les Iroquois dans leur prise de décision. En effet, bien avant l’apparition de la notion de développement durable (entre le XIIième et XVIième siècle), ce peuple d’Indiens d’Amérique du Nord avait pour habitude d’interroger les conséquences de ses décisions par rapport à leurs conséquences pour les générations futures (7 générations plus tard).

Ainsi, la proposition du CoDir des Vivant.e.s, c’est d’intégrer en complément des points de vue habituels : stratégie (CEO), économie (CFO) et technique (CTO) des points de vue plus vaste : ceux de la biodiversité, de l’eau et de la 7ième génération après la nôtre.

S’appuyer sur nos connaissances, mais aussi sur notre intelligence émotionnelle et notre intuition

Le CoDir des Vivant.e.s est ce qu’on pourrait appeler un atelier de controverse multi-spécifique (tel que proposé par Le Lichen – Laboratoire de interdépendances concernant les humains et les non-humains). Il s’agit de négocier et de faire converger les intérêts multiples d’êtres partageant le même espace de vie au présent et au futur. Durant ce processus, on mêle une instance bien connue des acteur.rice.s de l’entreprise (la réunion de comité de direction), avec la représentation d’intérêts d’autres qu’humains. Cette représentation qui ne passe pas uniquement par le mental mais aussi et surtout par les émotions, les intuitions et les ressentis corporels. En effet, durant le CoDir des Vivant.e.s, ce sont des humain.e.s du présent qui vont se fondre dans la peau des autres vivant.e.s. C’est leur empathie et leur intuition qui leur permettra de prendre leur point de vue en complément des connaissances objectives qu’il.elle.s ont déjà (et/ou que nous leur fournissons). Pensez à hauteur d’arbres, d’enfants ou d’humain.e.s du futur, c’est possible, car nous avons tou.te.s une expérience sensible du vivant et une belle capacité d’imagination et nous sommes tou.te.s relié.e.s dans la grande toile du vivant. La proposition, c’est donc de nous relier à notre intelligence émotionnelle pour construire collectivement une feuille de route de sobriété numérique. 

Ce qui compte dans la représentation, ce n’est pas sa justesse, c’est l’effort vers. C’est l’effort, joyeux et honnête de se mettre à la place d’un autre que soi voire qu’un autre qu’humain. [extrait du journal du Lichen n°1]

La forme – Intégrer des nouvelles voix mais pas n’importe comment…

Le CoDir des Vivant.e.s est un jeu de rôle inspiré des concertations du vivant qui a de plus en plus court : intégration des vivants dans les prises de décision dans les entreprises à mission notamment  (ex Norsys) ou pour les projets de territoire (parlement de la Loire)

Notre philosophie est de connecter les participant.e.s à leur environnement, au temps long, de les outiller et de les aider à adopter une posture créative et de soin. Nous souhaitons créer des collectifs solides liés par une expérience transformatrice.

Ainsi, durant l’atelier, les participant.e.s seront amenés à travailler sur une situation concrète (l’élaboration d’une stratégie de sobriété numérique dans un contexte contraint) et à représenter et à prêter leur voix à : 

• un élément de la biodiversité
• l’élément eau
• un représentant de la septième génération 

Au mettre titre qu’à :

• un-e directeur-rice financier-ière
• un-e directeur-rice exécutif-ve
• un-e directeur-rice technique

Il s’agira alors de négocier et d’établir ensemble le projet qui satisfera le plus grand nombre, non par une prise de pouvoir et l’installation d’un rapport de force entre les parties prenantes mais en instaurant un véritable dialogue et une posture de co-construction pour aboutir à un projet ambitieux, co-construit et robuste. En somme, faire de l’instance du CoDir un véritable espace-temps de coopération globale, telle qu’initialement envisagé.

Au-delà de la représentation d’autres parties prenantes inhabituelles, il s’agit donc aussi d’interroger nos postures, temps de parole, manière d’entrer en relation… 

Le lien avec le numérique

Nous avons choisi le sujet du numérique car il est au cœur de la société et cristallise de nombreuses dimensions des crises socio-écologiques que nous traversons. Ce domaine est polarisé et polarisant et nous avons l’intuition qu’il est nécessaire de faire dialoguer l’ensemble des parties prenantes, de remettre les choses en perspective pour mettre en œuvre une transformation à la hauteur des enjeux.

Et plus simplement, c’est le domaine d’expertise de Hubblo et de DDemain depuis de nombreuses années. 

Objectifs de l’atelier en bref

• Faire vivre un processus de prise de décision intégrant l'ensemble des parties prenantes (humaines et non humaines) en vue de la transformation numérique de l'entrepriseSoutenir une dynamique de transformation par une expérience collective basée sur l’intelligence émotionnelle
• Renforcer la motivation pour permettre des actions de sobriété conduisant à des renoncements et des transformations radicales.
• Sensibilisation aux enjeux environnementaux et sociaux associés à chaque partie prenante interne et externe : usagers, fournisseurs, mineurs, ouvrier, écosystème… via des messages adaptés à chaque niveau de maturité
• Enclencher une action juste, pour soi ou au sein de son organisation à court, moyen et long terme.

Nous souhaitons que l’expérience soit plus qu’un « bon moment » (ce qui est néanmoins un préalable !), qu’elle soit vivante, incarnée, mais aussi provoquant le déclic suffisamment profond pour faire basculer dans l'action et le soin.

Public cible

L’atelier vise toutes personnes/structures mobilisées autour d’un projet de sobriété numérique (ou de sobriété tout court) quel que soit leur niveau de maturité : non informé, sensibilisé, convaincu.

L’atelier est proposé dans un format :

• intra-structure sur une problématique de transformation interne
• inter-structure sur une problématique de transformation générale. 

Atelier One Shot ou processus

Cet atelier a la vocation de nous faire réfléchir autrement et de manière plus large, mais il a pour ambition d’être la porte d’entrée vers :

• la transformation des processus de décision

• la mise en œuvre de feuilles de route de transformation.

Deux voies pour lesquels Hubblo, DDemain et Nicolas Chaudron peuvent vous accompagner